Boris de la Higuera
Acteur - Scénariste - Voix Off

NOTRE DERNIER ÉTÉ

Aurélien et son groupe d’amis se retrouve pour un dernier été dans la maison de vacances de son enfance, promise à la vente. Chacun tente de recréer ce qui n’existe plus : la légèreté, les jeux, l’insouciance d’une époque révolue. Mais les deuils, les tensions et le réel s’invitent. Entre la fin d’un monde et la naissance d’un autre, cet été-là pourrait bien être le premier qu’ils vivent vraiment.

DOSSIER COMPLET

Note d'Intention

Ma grand-mère disait souvent : « plus on vieillit, plus le temps passe vite ».
J’ai longtemps pensé que c’était une façon de parler. Aujourd’hui, je crois que c’était une alerte. Une manière douce de dire que, plus on avance, plus on oublie de s’arrêter. Qu’on passe notre temps à prévoir, organiser, anticiper… et qu’on finit par manquer ce qui est là, maintenant.

Un dernier été est né de cette sensation. Celle d’un été qui file sans qu’on s’en rende compte. De cette nostalgie particulière qu’on ne vit pas seulement à 60 ans, mais parfois à 30. Ce moment où l’on commence à comprendre que certaines choses sont derrière nous. Et que ce n’est ni triste, ni heureux. Juste réel.

J’ai toujours gardé un souvenir très fort de mes étés d’adolescence. De ces maisons où l’on revient chaque année. De ces groupes d’amis qu’on retrouve comme une évidence. De cette liberté floue, rythmée par les siestes, les baignades et les jeux absurdes. Mais en écrivant ce film, j’ai réalisé à quel point ma mémoire avait embelli ces souvenirs. Les étés n’étaient pas toujours aussi doux. Il y avait des tensions, des silences, des disputes, des heures d’ennui, des ratés.

Comme dans le film, la maison de mes grand-parents a un futur très flou : si pour moi c’est la maison de mes vacances d’été, pour mes parents et ceux de mes cousins, c’est simplement la maison que mes grand-parents ont achetée à leur retraite. Vais-je devoir faire le deuil de ce lieu ? En tout cas j’ai voulu en parler. Raconter la fin d’un cycle. De montrer que l’on peut dire au revoir. Que ce qui disparaît peut nous construire.

L’histoire suit Aurélien, un trentenaire qui revient, comme chaque année, dans une maison familiale. Mais cette fois, la maison va être vendue. Et c’est cette annonce, connue dès le départ, qui rend tout plus fragile, plus intense. Le groupe d’amis essaye de « profiter », comme on dit. Mais peut-on profiter de quelque chose qu’on sait voué à disparaître ?

 

Clara, une invitée surprise, vient bousculer cet équilibre. Elle propose de rejouer l’enfance, de suivre des règles absurdes pour recréer un été parfait. Et tout bascule. L’enfance n’est pas un refuge. C’est une loupe vers le passé. Et sous les jeux, remontent les manques, les colères, les solitudes. Au final, la nostalgie n’est-elle pas qu’un embellissement du passé ?

J’ai voulu écrire un film de groupe, mais où le groupe devient un seul personnage. Où chaque membre incarne une manière différente de vivre le temps : celui qui s’accroche, celle qui prévoit, celui qui oublie, celle qui nie.

Et au centre : la maison. Un personnage à part entière. Elle contient tout ce qu’on ne dit pas. Tout ce qu’on cache. Tout ce qu’on veut retenir.

Le ton du film est entre rires et silences. Une comédie douce et parfois absurde. Où les scènes légères révèlent les fêlures, et où l’émotion vient par petites vagues. Je pense à Ce sentiment de l’été de Mikhaël Hers, à Les Roseaux sauvages, à Un monde sans femmes, ou encore à Five dans sa folie douce.

Ce que je souhaite transmettre, avant tout, c’est une sensation d’été vécu. Pas un été parfait. Pas un été de carte postale. Mais un été où l’on rit trop fort, où l’on se dispute, où l’on court dans la nuit, où l’on ne sait plus pourquoi on est venu — et où, en partant, on sait qu’on a vécu quelque chose.

 

Je veux que le spectateur quitte la salle avec la sensation d’avoir été là, avec le groupe. Et qu’il ait envie, l’été prochain, de retrouver cette bande d’amis et cette maison… même si elle n’existera plus.

Synopsis

Aurélien, la trentaine, se réveille dans la maison familiale des Cévennes. Il s’y réunit avec son groupe d’amis d’enfance, comme chaque été. Mais cette fois, tout est différent : la maison sera vendue à la fin des vacances. Il le sait. Ils le savent tous. C’est leur dernier été ici.

Peu à peu, le groupe se forme autour de lui : Stéphanie, enceinte, et son compagnon Dimitri – cousin d’Aurélien – rigide et inquiet, bientôt père. Mathias, joyeux trublion, déboule avec Clara, une amie que personne ne connaît. Manu, sensible et fébrile, attend Alice, sa romance estivale, qui doit arriver plus tard. Entre eux, la mécanique des souvenirs reprend doucement. Jeux, repas en plein air, baignades, siestes, vannes. Mais l’ombre de la fin plane partout, même si personne ne veut en parler.

Clara découvre un jour dans le grenier des vieux journaux de Mickey. Aurélien pensait que ses parents les avaient jetés. Ensemble, ils les feuillettent, rient, échangent des souvenirs. Clara évoque ses étés idéalisés. Aurélien, lui, admet que les siens étaient plus conflictuels. Un lien se crée, fragile, immédiat.

Le lendemain, Clara débarque avec une idée : revivre un été parfait. Elle a écrit une feuille de règles absurdes : pas de téléphone, baignade obligatoire, sieste quotidienne, chasse au trésor, lecture intégrale des Mickeys, maillot de bain du matin au soir… Aurélien se laisse embarquer. Le jeu commence.

L’ambiance change. Le duo Clara/Aurélien devient un noyau à part. Ils cuisinent sans lire de recette, se baignent, jouent. La maison redevient un terrain d’enfance, avec ses excès et ses tensions. 

Dimitri, de son côté, craque. Lors d’une partie de Monopoly truquée à la blague, il explose. Trop de légèreté, pas assez de réalité. Il accuse le groupe de régresser. Stéphanie essaie de calmer le jeu. Mathias embarque Dimitri pour souffler. Direction un barrage. Là, il lui propose un saut à l’élastique. Dimitri panique, résiste, puis se lance. Un lâcher-prise brutal, salvateur.

Au même moment, Clara pousse Aurélien à sauter d’un pont dans une rivière. Il hésite. Elle saute. Malgré la peur, Aurélien saute à son tour. Un orage arrive et ils sortent de la rivière. Ils sont perdus. Ils marchent longtemps pour retrouver la maison. Lorsqu’ils rentrent, trempés, le groupe est déjà rassemblé pour l’arrivée d’Alice. Clara et Aurélien montent se changer. Ils rient. Ils sont proches. Prêts à s’embrasser. Mais la voiture d’Alice arrive, et elle n’est pas seule…

Alice a débarqué avec Sven, un grand suédois calme et lumineux, avec qui elle est en couple. Manu accuse le coup. Il se ferme. Boit. Se noie dans le silence.

Le lendemain, à la fête du village, Clara fait renaître l’ambiance par sa folie douce. Tout le monde danse. Jusqu’à ce que Manu, ivre, provoque Sven. Un coup de poing part mais est évité de justesse. Le groupe se disloque. Alice confronte Manu : pour elle, leur relation n’était qu’une parenthèse.

Dimitri, en errance, découvre Sven en train d’embrasser le caissier du supermarché. Un secret de plus.

Aurélien retrouve Clara seule, sur la place de l’église. Ils entrent dans le bâtiment religieux. Des escaliers mènent au clocher. Là, ils tirent sur les cordes des cloches, dans une euphorie cathartique. Ils hurlent à pleins poumons. C’est une libération. Jusqu’à ce que les sirènes de police résonnent.

Au petit matin, Dimitri vient les chercher au poste. Il est furieux. Le groupe est partagé entre moquerie et agacement. Aurélien et Clara se disputent : elle continue toujours à être insouciante mais Aurélien prend tout ça au sérieux. Il ne comprend pas l’obsession de Clara pour les règles. Il s’en va et rejoint la bande alors que Sven décide de quitter le groupe.

 

Peu après, Clara revient auprès des autres. Elle s’excuse. Et elle révèle ce qu’elle cachait depuis le début : sa mère est décédée récemment. Elle ne voulait pas parler de ça. Elle voulait retrouver quelque chose d’avant. Quelque chose d’insouciant. Elle pensait que ce lieu l’aiderait. Mais tout ce qu’elle a fait c’est de se voiler la face.

Aurélien et Clara se mettent à l’écart. Elle lui parle de sa mère. De sa peine. De sa peur. Il l’écoute. Il la prend dans ses bras et ils s’embrassent.

Le lendemain matin, le groupe réveille Clara et Aurélien : ils ont passé la nuit à préparer une chasse au trésor. Tout le monde est déguisé. L’ambiance est douce et drôle. Aurélien est touché. Ils jouent tous. Jusqu’au moment où Stéphanie perd les eaux.

Dimitri est incapable de réagir. Il a fumé de la weed proposée par  Mathias. Aurélien prend les choses en main. Il faut emmener Stéphanie à l’hôpital. Sur la route, les contractions s’accélèrent. Il décide de s’arrêter. Il assiste Stéphanie, fait naître l’enfant au bord d’une départementale.

Le lendemain, à l’hôpital, le groupe entier est là. Stéphanie va bien. Le bébé dort. Ils sont tous épuisés. Mais unis. 

Aurélien propose à Dimitri de racheter la maison ensemble. Dimitri hésite mais refuse : la maison n’est plus à eux. Elle n’a jamais été qu’un passage. Ils doivent avancer. Il y aura d’autres lieux. D’autres souvenirs.

C’est le dernier jour. Les valises sont faites. Le frigo est vide. Clara tend à Aurélien un vieux Journal de Mickey. À l’intérieur, la feuille des règles. Aurélien la relit une dernière fois, puis il l’accroche sur le frigo. Il sort et ferme la porte. 

La maison est vide.

 

Mais leurs souvenirs resteront là à jamais.

Les Personnages

  • Aurélien

Aurélien a 33 ans. C’est un homme doux, observateur, qui vit à distance de sa propre vie. Il revient chaque été dans la maison familiale, comme s’il pouvait arrêter le temps. Ancien infirmier, il vient de démissionner et ne sait plus très bien qui il est sans le regard et l’avis des autres. Il évite le conflit et se laisse porter… jusqu’à ce dernier été, où il va, pour la première fois, devoir choisir d’être présent.
  • Clara

Clara est lumineuse, drôle, un peu à côté du monde. Invitée par Mathias, elle débarque dans le groupe avec une énergie singulière. Elle propose un jeu : rejouer un été d’enfance, suivre des règles absurdes. Derrière sa légèreté se cache un deuil récent : celui de sa mère. En imposant ce jeu, elle cherche à fuir le réel, à s’échapper dans le passé. 
  • Dimitri

Dimitri est le cousin d’Aurélien. Organisé, rationnel, futur père, il tente de tout maîtriser : la vente de la maison, l’arrivée du bébé, les tensions du groupe. Il voit dans la maison un fardeau logistique plus qu’un sanctuaire affectif. Mais sous sa rigidité se cache une peur panique du chaos. Ce dernier été va l’obliger à lâcher prise — parfois malgré lui — et à retrouver une spontanéité enfouie.
  • Stéphanie

Stéphanie est la compagne de Dimitri. Enceinte, douce, calme, elle incarne l’équilibre. Elle observe, soutient, arbitre. Elle connaît bien les failles de chacun mais choisit de ne pas les confronter. Ce qu’elle veut, c’est que le groupe tienne. Mais elle aussi, à sa manière, prépare un saut dans l’inconnu : devenir mère. Et malgré sa maturité apparente, elle n’est pas moins vulnérable que les autres.
  • Manu

Manu vit dans l’attente. Chaque été, il espère qu’Alice, cousine d’Aurélien et Dimitri, reviendra et que leur parenthèse estivale se transformera en quelque chose de plus. Mais cette année, Alice revient… avec Sven. Manu est blessé, jaloux, perdu. Il incarne le cœur brisé de cette génération : celui qui confond nostalgie et amour, qui ne sait plus comment grandir sans renoncer. Son été sera une chute, mais peut-être aussi un déclic.  
  • Mathias

Mathias est le trublion du groupe. Toujours un accessoire décalé, une blague absurde, un déguisement improbable. Il joue le rôle de l’énergiseur social, du lien entre les autres membres du groupe. Mais sous une façade comique, il cache une immense tendresse. Il observe tout. Il sent tout. C’est lui qui invite Clara. 
  • Alice

Alice, cousine d’Aurélien et de Dimitri, arrive en cours de séjour. Libre, autonome, elle a passé un an à l’étranger et revient changée. Pour Manu, elle est l’amour d’été idéalisé ; pour le groupe, un miroir tendu : elle n’est plus celle qu’ils attendaient. Avec Sven, son compagnon atypique, elle revendique une forme de liberté affective qui déstabilise les autres. 

Synopsis long

Le film s’ouvre sur les détails d’une vieille maison de famille. C’est le matin et Aurélien vient de se réveiller après une soirée un peu trop arrosée. La maison est calme et le jeune trentenaire va prendre un café dans le jardin pendant que petit à petit, les autres habitants temporaires de la maison se réveillent : d’abord Stéphanie et Dimitri. Dimitri est son cousin. Plus carré, plus adulte que lui, bientôt père. Stéphanie, sa compagne, enceinte de huit mois, semble porter le monde entier avec une patience tranquille. Ils sont le noyau stable du groupe, la version « réussie » de cette génération. Si Stéphanie est plus bienveillante et maternelle, Dimitri parle d’organisation, plan de naissance et de responsabilités. Puis viennent Mathias et Manu. Mathias, c’est la comédie à lui seul. Il déboule en débardeur jaune et lunettes fantaisie. Il est drôle, loufoque, toujours prêt à sortir un jeu ou une vanne. Manu, lui, est plus opaque. Tendre, nerveux, toujours entre deux âges. Cette année, il est tendu. Alice (cousine d’Aurélien et Dimitri) n’est toujours pas arrivée. Alice, c’est sa romance estivale. Chaque été, ils se retrouvent, comme une parenthèse douce. Elle arrive dans quelques jours et Manu compte les heures. Enfin, il y a Clara, la surprise du séjour. Une amie de Mathias, que personne ne connaît. Elle est solaire et parfois imprévisible, ce qui ne fait qu’attiser la curiosité d’Aurélien. 


Les premiers jours glissent comme du sable chaud. Répétition des habitudes : apéros, jeux de société, baignades, confidences sur transats, vaisselle en musique. On parle de souvenirs. On évite les sujets qui fâchent. Surtout de la maison : Dimitri aimerait aborder la question avec son cousin mais Aurélien préfère faire l’autruche et esquive le sujet.


Aurélien se rapproche de Clara. Elle découvre un tas de vieux journaux de Mickey dans le grenier. Elle en parle à Aurélien, surprise : « tu lisais ça, toi ? » – Il pensait que cette collection avait disparu. Ensemble, ils les feuillettent. Ils rient. Clara évoque ses étés passés en Espagne, les vacances infinies, les couchers de soleil sans fin. Aurélien se tait un moment. Puis avoue que ses étés, lui, n’étaient pas si dorés. Il se souvient des disputes familiales, des interdits de la part de ses parents, des obligations, des étés trop courts, trop cadrés. Il ne se sent libre que depuis qu’il peut partir entre potes.


Le lendemain matin, Clara débarque dans le jardin avec une feuille à la main. Elle s’installe à côté d’Aurélien qui bouquine dans un transat : elle a écrit des règles. Une liste pour vivre un été parfait comme quand elle était jeune. Plus de montre. Plus de téléphone. Si une nouvelle expérience s’offre à nous, il faut la faire. Une baignade par jour. Obligation de rester en maillot de bain du lever au coucher du soleil. Venir à bout de la collection des journaux de Mickey, passer au moins une heure par jour à rien faire, et surtout – faire une chasse au trésor ! La liste est assez farfelue mais Aurélien se laisse convaincre, curieux de savoir où tout ça va le mener.


Durant les jours qui suivent, l’énergie change. Clara et Aurélien partent en exploration. Rient comme des enfants. Cuisinent sans recette. Dans le groupe, ça amuse. Ça agace un peu aussi. Mais l’insouciance règne. Aurélien se confie à Clara : il a toujours aimé son boulot mais il n’a jamais fait le choix de de devenir infirmier. Ses parents lui ont toujours dit quoi faire et il avait besoin de se prouver à lui-même qu’il était capable de choisir sa vie. Il vient tout juste de démissionner. Ses parents lui en veulent un peu, mais il est adulte et ils ne peuvent rien lui dire.


Tout le petit groupe est désormais réuni autour de la table du jardin en pleine partie de Monopoly. Manu est (à sa grande surprise) largement en tête contrairement à Dimitri qui est en train de perdre ses derniers billets en râlant. Et sur le côté, Aurélien et Clara s’échangent des sourires malicieux alors que cette dernière pique discrètement des billets à la banque pour les passer à Aurélien. Dimitri les prend en flagrant délit et explose : c’en est trop. Le groupe essaye de lui faire relativiser : c’est juste un jeu. Mais trop tard. Il envoie balader ses trois billets restants et quitte la partie, rouge de colère. Stéphanie se lève et essaye de discuter avec son mari à l’intérieur de la maison, mais Dimitri ne veut rien entendre : tout le monde se comporte comme des gamins depuis plusieurs jours et il n’en peut plus. Stéphanie se tourne vers Mathias pour lui demander de l’aide. 

Plus tard, alors que les tensions se sont calmées, Aurélien sort pour bouquiner un journal de Mickey à côté de Dimitri, qui fait des mots-croisés. En discutant du magazine, les cousins se mettent à se remémorer des souvenirs de vacances avant que Clara n’arrive à son tour et propose d’aller au lac. Dimitri a la flemme et préfère rester au calme, mais Aurélien se motive et s’en va avec Clara. Dimitri leur rappelle qu’ils doivent être rentrés pour 18h pour l’arrivée d’Alice, qui revient après un an en Australie.

Dimitri se replonge dans ses mots-croisés mais est interpellé par Mathias qui sort de la maison et lui demande de l’accompagner faire un tour en voiture.

De leur côté, Aurélien et Clara passent l’après-midi au lac à rigoler, jouer comme des enfants et à se rapprocher. Parfois Aurélien essaye d’en savoir un peu plus au sujet de la vie de Clara, mais celle-ci arrive toujours à esquiver le sujet.

Mathias et Dimitri arrivent enfin à destination. Ils sortent de la voiture et marchent un moment. Dimitri ne sait toujours pas ce qu’il fait là mais soudain, le vent souffle dans ses cheveux et il comprend enfin ce qui ce passe. Ils sont tout en haut d’un barrage et font face à une équipe de saut à l’élastique.

Aurélien et Clara sont en train de rentrer. Des nuages gris se rapprochent. Ils font un petit jeu de devinettes en marchant mais soudain, Clara s’arrête et s’approche du bord de la  route : ils sont sur un pont. Mais avant qu’Aurélien ne puisse lui dire quoi que ce soit, Clara escalade le muret qui les sépare du vide et se prépare à sauter. Aurélien est en panique : c’est beaucoup trop dangereux. Mais Clara utilise à nouveau les règles à son avantage : s’ils l’ont jamais fait, ils doivent le faire !

Dimitri est désormais sanglé et équipé et face au vide. Il est terrorisé. Il essaye de négocier avec l’équipe technique et avec Mathias. Il n’y arrivera pas. Mathias réussit finalement à trouver les mots pour convaincre son pote. Dimitri se retourne face au vide. La terreur dans les yeux mais prêt à sauter.

S’ensuit un cross-cut entre le saut de Clara et le saut de Dimitri. Dans les deux cas, tout se termine bien. Clara remonte à la surface de l’eau et fait signe à Aurélien de sauter à son tour. Et Dimitri crit dans tous les sens alors que l’élastique fait son travail et lui permet d’évacuer son stress et les émotions qu’il a retenues jusqu’à maintenant. En remontant, Le futur papa est euphorique et prend Mathias dans ses bras, submergé d’émotion et d’énergie. 

Alors que l’orage est au-dessus de leur tête, Aurélien et Clara essayent de sortir de la rivière dans laquelle ils se sont laissés flotter après le saut. Ils trouvent un endroit accessible mais plein de ronces et de boue. Ils arrivent finalement à rejoindre la route, mais Aurélien révèle qu’il ne sait pas du tout où il sont. Clara propose de suivre la route le long de la rivière pour revenir sur leurs pas. Ils se mettent en route alors que la pluie commence à tomber.


De leur côté, Mathias et Dimitri sont rentrés et le groupe est réuni dans le salon, Il est bientôt 18h, Alice ne va pas tarder à arriver. Aurélien et Clara ne sont toujours pas rentrés et leurs téléphones sont éteints. Le groupe commence à s’inquiéter. Mais alors que Mathias décide d’aller les chercher en voiture, les deux disparus arrivent comme des fleurs à la maison. Ils sont trempés et filent à l’étage pour se sécher en s’excusant de leur retard.

Aurélien et Clara sont dans la chambre et regardent la pluie tomber au dehors. Ils rigolent de la réaction du groupe : ils vont clairement se faire disputer. Leurs corps sont très proches et leurs lèvres sont sur le point de se toucher, quand soudain, une voiture débarque au milieu de la pluie. Une jeune femme sort de la voiture. C’est Alice qui vient d’arriver. Mais une deuxième personne sort à son tour de la voiture. Un homme. Et Aurélien n’a aucune idée de qui il s’agit.

Aurélien et Clara descendent au salon où le groupe fait face à Alice, accompagnée d’un grand suédois blond du nom de Sven. Alice révèle qu’elle a rencontré Sven lors de son PVT en Australie et qu’ils sont en couple. Manu est muet et en état de choc. Le groupe essaye de lui remonter le moral mais tout le monde est fatigué et a besoin de se reposer.

Le lendemain soir, le groupe s’ambiance après un bon repas entre amis et Dimitri réalise que c’est la fête du village a lieu ce soir. Ils y allaient quand ils étaient petits. Alice n’en garde pas de très bons souvenirs, mais le groupe se motive et décide d’y aller danser.

Tout le monde s’en va en direction du village. Dimitri profite du chemin pour parler à Aurélien  du problème de la vente de la maison. Mais Aurélien continue d’être évasif. Il n’a pas envie de rentrer dans le débat : les parents ont fait un choix. Il faut l’accepter.

En arrivant au village, l’ambiance est molle. Clara, encore une fois, insuffle une énergie neuve. Elle danse, saute, entraîne les autres. Petit à petit, la fête prend.


Manu se réfugie dans l’alcool. Et lorsqu’il voit Sven draguer une autre qu’Alice. Il explose. Il provoque. Il va pour frapper le suédois mais le groupe intervient à temps. Alice est furieuse. Le groupe se sépare : Manu est emporté par Alice et Dimitri d’un côté, Sven est tiré par Mathias de l’autre. Clara disparaît dans la foule. 


Aurélien part à la recherche de Clara tandis qu’Alice confronte Manu. Pour elle leur relation a toujours été une “parenthèse” et Manu n’a jamais pris de nouvelles durant le reste de l’année.


De son côté, Dimitri est toujours à la recherche de Mathias et Sven. Il entend alors des bruits provenant d’une ruelle. Dimitri s’approche, et tombe sur Sven et le caissier du supermarché du village en train de s’embrasser passionnément.


Aurélien retrouve Clara, seule, sur la place de l’église, loin du bruit. Il s’ouvre à Clara et lui révèle que ses parents sont divorcés et qu’il venait ici quand l’ambiance à la maison était mauvaise. Clara en a les larmes aux yeux et Aurélien essaye une nouvelle fois de comprendre ce qui se passe en elle. Mais Clara reste encore évasive, elle utilise l’humour pour éviter le sujet et se dirige vers la porte de l’église. Celle-ci est ouverte malgré l’heure tardive et la jeune femme se glisse dans le bâtiment religieux, suivie par Aurélien, hésitant.


A l’intérieur, Clara tombe sur des escaliers en accès interdit. Elle regarde Aurélien avec un air de défi et se met à monter les marches. Aurélien la suit, paniqué. Les escaliers mènent au clocher et ils découvrent une vue incroyable sur le village et la vallée. Même Aurélien n’a jamais vu le village comme ça.


Clara réalise qu’il y a deux cordes qui pendent depuis le plafond : ils sont sous la chambre des cloches. Elle attrape une des cordes et tire, et convainc Aurélien de l’accompagner. Celui-ci se met à sonner les cloches avec elle. Ils sont euphoriques face à la puissance du son des cloches et crient à plein poumons, comme s’ils criaient à l’univers tout entier. Le son des cloches s’estompe et ils se regardent, essouflés. Après quelques instants, le bruit de sirènes de police les sortent de ce moment cathartique.


Le lendemain matin, réveillé par un appel de la police, Dimitri est obligé d’aller chercher Aurélien et Clara au poste. Il est furieux et Aurélien et Clara sont très mal à l’aise. De retour à la maison, ils sont accueillis par le groupe, dont une partie est en colère et l’autre se moque grassement de leur nuit en garde-à-vue.

Une fois à l’écart, Aurélien propose à Clara d’arrêter les règles. Il n’arrive pas à comprendre pourquoi elle tient tellement à ces règles et qu’il y a une différence entre être insouciant et irresponsable. Ils se disputent et Aurélien laisse Clara seule pour rejoindre les autres. La jeune femme s’effondre en larme.

Dans le jardin, Sven avoue son histoire de la veille avec le caissier à Alice : elle ne lui en veut pas puisque leur couple est ouvert et libéré des codes rigides de la société. Témoins de la conversation, Manu s’approche et défie Alice de l’embrasser – puisque leur couple est “ouvert”. Sven se moque de la proposition de Manu : c’est ridicule. Alice, interloquée par la réaction du suédois, embrasse Manu. La situation s’envenime et Sven vire au rouge. Il donne un coup de poing en plein dans le visage de Manu. Celui-ci s’effondre au sol et Aurélien se précipite pour le secourir. Alice confronte Sven : si lui peut embrasser n’importe qui, quand il s’agit d’elle, visiblement ça lui pose un problème. Sven s’emporte et décide finalement de quitter le groupe pour aller faire du camping sauvage. 

Plus tard, Clara sort à son tour de la maison. Elle est très vulnérable et s’excuse de son comportement. Elle a quelque chose à avouer : sa mère est décédée il y a quelques mois et Mathias lui a proposé de venir ici pour se changer les idées. Elle ne voulait pas créer une mauvaise ambiance c’est pourquoi elle n’a rien dit, mais visiblement ses actions ont causé du tort alors elle s’excuse. Tout le monde est touché par son histoire. Elle s’éloigne du groupe et Aurélien en profite pour aller lui parler.

A l’écart, Aurélien et Clara sont seuls. Le soleil tombe et Clara aperçoit une luciole sur un arbre. Elle s’ouvre enfin : elle raconte à Aurélien le décès de sa mère, sa tristesse, sa peur et pourquoi le fait de revivre un été d’insouciance lui permettait d’échapper à tout ça, à tous ces tristes souvenirs. Elle pleure et il la prend dans ses bras avant d’ajouter : “ce n’est pas parce qu’ils sont tristes que ce ne sont pas de bons souvenirs”. Ils se regardent et s’embrassent.

Aurélien et Clara passent la nuit ensemble et se réveillent au son de tambours tribaux. En arrivant dans le salon, ils découvrent que le groupe a préparé une chasse au trésor. Tout le monde est déguisé et Aurélien et Clara se prêtent au jeu. Dimitri et Mathias restent cachés avant mais Dimitri est assez tendu et prend son rôle très au sérieux. Mathias sort un joint et les deux garçons se mettent à fumer. Pendant un moment à part, Manu et Alice se rapprochent, s’embrassent et décident d’ouvrir à nouveau leur “parenthèse”.

Mais c’est à ce moment-là que Stéphanie perd les eaux. Il faut l’emmener à l’hôpital mais Dimitri est complètement défoncé à la weed. Aurélien prend les choses en main et part pour l’hôpital avec Manu, Stéphanie et Dimitri.

Mais la route est longue et les contractions sont de plus en plus proches. Aurélien analyse la situation et fait arrêter la voiture : Stéphanie va devoir accoucher ici. Tout le monde est terrorisé, mais Aurélien arrive à s’en sortir et le bébé naît sans problème alors que l’ambulance vient les chercher.

Une fois à l’hôpital, le reste du groupe arrive en trombe dans la chambre. Stéphanie et le bébé vont bien et malgré la peur et la fatigue, tout le monde est sain et sauf.

Aurélien prend Dimitri à part. Il lui dit qu’il va reprendre son boulot en tant qu’infirmier et propose qu’avec Alice, ils rachètent tous ensemble la maison. Dimitri regarde son fils : non. Il ne veut pas qu’Aurélien se sacrifie. La maison n’est plus à eux. Elle n’a jamais été à eux. Elle a été leur lieu de passage, de croissance, de souvenirs. Il faut les laisser partir et en faire de nouveaux.

Dans une dernière scène d’épilogue, tout le groupe est en train de faire ses valises et termine de ranger la maison. Ils sont sur le point de partir quand Clara s’approche d’Aurélien et lui tend un journal de Mickey. A l’intérieur se trouve le bout de papier sur lequel elle a écrit les règles. Aurélien accroche le bout de papier sur le frigo à l’aide d’un aimant avant de partir.


La maison est fermée. 


Le film se termine comme il a commencé : des images de la maison défilent comme les souvenirs qui l’ont traversée.